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 Du  FLN à  l'O.A.S.    OU    La  guerre   d'Algérie


 

 


 

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Interview - Le Mague

                        E-terview de Rémy Madoui

                      Par Vincent Bouba - 5/11/2004

             Une plongée au coeur du brasier algérien.
   Le 1er novembre 1954 marqua le début de l’insurrection algérienne envers la présence française. Ce fut alors le début terribles années pour les peuples présents dans cette colonie française.

   Dès l’âge de 16 ans, convaincu par les idéaux du Front de Libération Nationale, Rémi Madoui s’engage dans la lutte armée pendant cinq ans. Arrêté, torturé par les siens, il s’évade des camps de torture FLN et rejoint l’armée française. Puis, par refus de l’abandon de l’Algérie aux extrémistes du FLN, il combat aux côtés de l’Organisation de l’Armée Secrète, et est emprisonné à la Santé.

   Un livre passionnant, une plongée à l’intérieur du FLN, complots, purges, tortures, assassinats, massacres, tractations élyséennes, terrorisme, violences extrêmes qui avaient contaminé le FLN et l’armée française.

   Rémy Madoui avec "J’ai été fellagha, officier et déserteur : Biographie du FLN à l’OAS" fait oeuvre de mémoire, et nous gratifie d’un récit inédit à mettre entre toutes les mains.

   1- Cinq mots commençant par M vous définissant bien ?


   Multinational, militant, mutin et par ma profession de conseiller de direction d’entreprise : mediateur et minutieux.

   2- Pourquoi avoir choisi de raconter une période si dure de votre existence ?

   Cela avait commencé comme un mémoire pour ma famille qui connaissait très peu de choses sur ce passé. J’avais réussi à occulter cette période de ma vie. A la suite d’encouragements de quelques amis et de ma famille, j’ai soumis le manuscrit à des éditeurs français. Le Seuil avait trouvé mon récit intéressant quant à la vie des maquisards, l’affaire Si Salah et la lutte interne au FLN. D’un mémoire pour mes proches, il est devenu une contribution à l’édifice historique que Français et Algériens essaient de construire aujourd’hui.

   3- L’écriture peut-elle être une thérapie ?

   Je pense que l’écriture peut-être une thérapie. Dans mon cas, elle fut aussi une quête de la verité. A la fin de mon récit, j’ai soulevé beaucoup plus de questions que je n’aie trouvé de réponses sur la folie meurtrière qu’était la guerre d’Algérie.

   4- Rémy Madoui en 5 dates.

   Septembre 1955 : Le maquis FLN et la lutte révolutionnaire
   10 Juin 1956 : L’assassinat barbare et sadique de mon père
   Avril 1960 : La torture et l’évasion des camps de torture FLN
   Mars 1962 : Le maquis OAS de l’Ouarsenis et les geôles gaulliennes.
   Juin 1965 : L’exil aux Etats-Unis


   5- Quel est le mot ou la citation qui vous hante constamment ?

   “ Une révolution est toujours inaugurée par des naïfs, poursuivie par des intrigants, consommée par des scélérats ” de Paul Bourget.

   6- L’indépendance de l’Algérie était-elle inévitable ?

   La mort d’un système administratif et juridique des plus pervers qu’était le système colonial était inévitable. Le refus de faire accéder la majorité du peuple algérien aux droits et aux devoirs de la démocratie française faisait de l’indépendence la seule alternative.

   7- Quelles auraient été selon vous les conditions pour qu’Algériens et Français nagent dans le bonheur en Algérie ?

   Tout le long de l’histoire de l’Algérie française, il y eut d’innombrables occasions qui auraient permis à toutes les communautés algériennes de bâtir, ensemble, un nouveau pays et de vivre en harmonie. Ces occasions furent ratées les unes après les autres, Français et Algériens ont tout simplement manqué leur rendez-vous historique à maintes reprises. L’ignorance et la peur y étaient pour beaucoup. Ignorance et peur qui étaient fomentées, alimentées et perpétuées par les lobbies du système colonial d’abord, par les factieux d’un côté et les extrémistes de l’autre ensuite, pour sauvegarder les intérêts de quelques uns. Une situation qui avait corrodé un pont déjà très fragile entre les deux communautés et qui a jeté Français et Algériens, les uns contre les autres, dans la haine et une vengeance terrifiante. Les communautés algériennes se sont côtoyés pendant plus d’un siècle sans vouloir se connaitre. Quand l’heure de vérité est arrivé, Français et Algériens ont suivi des apprenti sorciers plus ignorants qu’eux et dont les idéologies étaient des négation de tout concept démocratique au lieu d’écouter les voix de la raison, qui ne manquaient pas à l’époque, ou tout simplement d’écouter leur coeur.

   8- Que pensez-vous de De Gaulle ?

   En tant qu’enfant, il était pour moi l’homme qui a sauvé la France ou tout au moins le symbole de la France combattante et libre. En tant que maquisard, il était pour moi l’homme du 16 septembre 1959, de l’autodétermination, qui donnait le droit à tous les Algériens de choisir par la voix des urnes, et selon l’équité “un homme un vote”, la société qu’ils voulaient bâtir. En tant qu’opposant à l’abandon de l’Algérie aux extrémistes, il était pour moi l’homme qui avait abjuré le processus de l’autodétermination.

   9- Que faisiez-vous le 11 septembre 2001 ?

   J’étais à mon bureau quand ma femme m’a appelé pour m’annoncer d’abord un “accident” effroyable à New York. Au second appel, il n’y avait plus aucun doute. Aux Etats-Unis, nous avions suivi, minute par minute, ce désastre : les tours en flamme, des visages hagards, l’incompréhension, l’écroulement des tours, le torrent de poussière qui déferlait sur Manhattan...

   10- Que signifie pour vous le mot "rencontre" ?

   Je suis un boulimique des rencontres et de l’amitié. Grâce à mon métier, je voyage à travers le monde depuis plus de vingt ans. J’ai des amis dans tous les coins de la planète. Il est très important de faire un maximum de rencontre. On ne peut bien se connaître, connaître sa culture, son pays, etc. qu’à travers les yeux des autres et plus ils sont différents de nous et mieux c’est. C’est un remède radical contre l’extrémisme, le racisme, l’intégrisme... tous ces ismes, calamités de notre humanité.

   11- Que peut-on souhaiter à Rémy Madoui pour son avenir ?

   Une bonne santé et continuer d’espérer.

   12- Quels sont vos sentiments à propos du FLN ?

   Je suis étroitement lié au FLN originel que j’ai contribué à bâtir dans la région de l’Algérois. Un FLN de la déclaration du 1er novembre 1954 et de la Chartre de la Soummam de septembre 1956, un mouvement apolitique ouvert à tous les Algériens pour démenteler, par la violence si nécessaire, le système colonial. Les buts étaient l’autodétermination du peuple algérien, des négotiations avec les autorités françaises, l’élection d’une Assemblée constituante pour installer une République démocratique et sociale garantissant une véritable égalite entre tous les citoyens d’une même patrie sans discrimination raciale, confessionnelle ou politique. Ce FLN fut piraté par les extrémistes de ce mouvement, le droit a l’autodétermination confisqué et l’Assemblée constituante dessaisie du droit de fonder les bases légitimes d’une démocratie algérienne au profit d’une société “arabo-musulmane” de circonstance par des instances plus ou moins mafieuses.

   13- Votre Algérie en 5 mots.

   Libre, démocratique, multiculturelle, multiraciale, tolérante.

  14- Quel est le dernier livre que vous avez lu ?

   J’ai relu récemment “ Mémoires - Les champs de Braise” de Hélie de Saint Marc, un ami qui fut d’abord mon valeureux adversaire, puis mon frère d’armes, et mon camarade de détention avec qui je partage une espérance fracassée, celle d’une Algérie de justice et de progrès, où le Coran, la Bible et le Talmud auraient pu vivre en paix.

   15- Par quoi souhaiteriez-vous terminer votre e-terview ?

   L’Algérie était mal partie dès 1962 lorsque le FLN originel fut vidé de sa substance pour devenir un instrument aux mains du pouvoir. Après plus de quarante années et un gachis colossal, j’espère que les leaders algériens réalisent qu’il n’y a pas d’autre issue pour l’Algérie que la démocratie et le multipluralisme. L’oppression et la brutalité ne sont pas des solutions, “la violence est le dernier refuge de l’incompétence”, comme disait Isaac Asimov. Pour ce faire, L’Histoire algérienne doit être libérer de toutes les chaînes et verroux qui l’emprisonnent encore, il faut dire la vérité de ce pays et parachever les valeurs du 1er novembre 1954 et de la Plateforme de la Soummam de septembre 1956. Je souhaite également faire passer un grand message de paix, d’amitié et de sérénité à tous les Algériens - sans distinction de race, de religion, de nationalité, de lieu de naissance - qu’ils soient “au pays” ou en exil.


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